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Impératif de connaissance: contextualiser, contextualiser, contextualiser.
- Edgar Morin sur Twitter, 10 Septembre, 2017
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Fritjof Capra
La pensée systémique, c’est penser en termes de contextes, des relations entre éléments et de l’indissociabilité de l’ensemble,
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La pensée systémique, c’est la capacité à identifier les nombreux et divers facteurs qui impactent une situation ou un événement complexe.
- Boyatzis et Goleman, 2007
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La « pensée systémique », c’est d’arriver à un point de vue privilégié qui vous révèle un ensemble, un réseau de liens, plutôt que de focaliser sur le détail d’un composant spécifique. On voit les événements dans un contexte plus large et dans des schémas qui se déploient dans la durée.

Qu’est ce qui rend un contexte, complexe ?

   Moi et mes émotions

   Les autres et nos relations sociales

   Le vivant et notre interdépendance inévitable

   Les connaissances et les informations disponibles

   Les multiples interprétations et opinions

   Les imprévus, de l’inattendu, des incertitudes…

Alors, quelles compétences faut-il pour naviguer et accompagner des changements dans ce contexte ?


Intelligence émotionnelle

Notre lecture d’un contexte commence par notre propre état d’esprit et nos sentiments. En effet, nos réactions, nos conclusions ou nos décisions dans chaque contexte dépendent de nos sentiments du moment.

Il y a une relation étroite entre l'intelligence et l'affectivité : la faculté de raisonner peut être diminuée, voire détruite, par un déficit d'émotion… il n’y a pas d’étage supérieur de la raison dominant l’émotion mais une boucle intellect ← → affect. Morin, 1999.

Un éventail d'études scientifiques récentes a démontré la relation essentielle entre les émotions et les comportements « rationnels ». Mais même sans s’intéresser aux preuves scientifiques, il n'est pas trop difficile d’observer comment des sentiments de joie, de tristesse, de colère, de peur, de surprise, d'anticipation, de dégoût ou de confiance contrôlent nos comportements, nos opinions et nos décisions, quel que soit le contexte. Développer de l’intelligence émotionnelle consiste à prendre conscience de ses émotions, apprendre à s’aimer, développer un potentiel pour gérer ses émotions en vue de ses objectifs, compatir avec les autres, et construire des relations de qualité.

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Intelligence sociale

Tout naturellement un contexte inclut plusieurs acteurs, chacun avec son état d’esprit et ses sentiments. Construire des relations de qualité nous permet de créer la dynamique requise pour ce contexte.

Tout développement vraiment humain signifie développement conjoint des autonomies individuelles, des participations communautaires et du sentiment d’appartenance à l’espèce humaine. Morin, 1999.

Alors que l'intelligence émotionnelle concerne l'individu et son potentiel pour entretenir des liens sociaux positifs, l’intelligence sociale fait référence aux rapports entre personnes. Ces rapports façonnent incessamment à la fois les individus et les environnements. Il s’agit donc d’améliorer la qualité de ces rapports. Des recherches neuroscientifiques récentes démontrent que le cerveau humain est déjà « branché » pour la sociabilité, l’empathie et la coopération. A partir de ces constats, l’intelligence sociale d’après Goleman réside dans une prise de « conscience sociale" et dans un développement de « l’aisance sociale ». La prise de conscience sociale implique de « sentir » les émotions de l’autre, de l’écouter avec sensibilité, de comprendre ses pensées, ses sentiments et ses intentions, et de connaître le fonctionnement du monde social. Le développement de l’aisance sociale, en revanche, consiste à se servir de cette conscience sociale pour accroître l’harmonie et l’efficacité de ses interactions verbales et non verbales, de façonner les résultats des interactions sociales, de se préoccuper des besoins des autres, et d’agir en conséquence.

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Intelligence écologique

Quel que soit le contexte en question, il réside dans une relation d’interdépendance avec son écosystème. Notre monde matériel est un réseau de schémas relationnels inséparables et la planète dans son ensemble est un système vivant qui s’autorégule et soutient la vie sur Terre. L’espèce humaine, a émergé de ce même système très complexe et sa survie en dépend inexorablement. Ainsi, la qualité des rapports homme-nature est un élément déterminant dans tout ce qui se passe dans nos contextes.

L’intelligence écologique nous sollicite à abandonner la vision dominante de la suprématie de l’espèce humaine, et reconnaître que l’homme et la nature appartiennent et sont complexement interdépendants au sein d’un seul et unique réseau de vie. Ceci implique qu’il faut non seulement développer de l ‘empathie envers tout le vivant mais aussi s’inspirer de la nature pour adopter quelques unes de ses astuces pour la complexité qu’elle gère en effet avec efficacité depuis 3,5 milliards d’années.

L'être humain est une partie du tout que nous appelons l'univers, une partie limitée par le temps et l'espace. Il fait l'expérience de lui-même, de ses pensées et de ses sentiments comme d'événements séparés du reste, c'est là une sorte d'illusion d'optique de sa conscience. Cette illusion est une forme de prison pour nous, car elle nous restreint à nos désirs personnels et nous contraint à réserver notre affection aux quelques personnes qui sont les plus proches de nous.

Notre tâche devrait consister à nous libérer de cette prison en élargissant notre cercle de compassion de manière à y inclure toutes les créatures vivantes et toute la nature dans sa beauté. Personne n’est capable de l’accomplir entièrement, mais la quête d’un tel accomplissement est en soi une partie de cette libération et la fondation de la sécurité intérieure. Albert Einstein.

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Intelligence systémique

Qu’il s’agisse d’une cellule de notre corps ou de la biosphère, d’une famille ou des organisations sociales et économiques, la vie est faite d’un réseau de systèmes. Tout système, quelle qu’en soit l’envergure, possède les mêmes caractéristiques : C’est un ensemble d’éléments interconnectés et organisés dans le but d’accomplir une fonction. Il fonctionne comme un tout, dont les propriétés ne sont pas celles de ses composants individuels, et vice-versa. Le changement est une constante. Le tout est dynamique, il contient des boucles de causalité et donne naissance à des propriétés émergentes. Avec le temps, l’accumulation de petites actions insignifiantes au sein du système produit des conséquences imprévues et différées. Alors, substituez le terme ‘système’ par ‘contexte’ et on retrouve les mêmes caractéristiques.

L’intelligence systémique consiste à contextualiser les objets d’étude ou les informations et à concevoir des contextes en mesure de faire émerger les résultats souhaités. Autrement dit, il nous invite à donner du sens à la connaissance ou à l’information dans un contexte et à comprendre pourquoi le sens, la valeur et l’importance de la connaissance en question varient selon les contextes. En examinant les rapports complexes entre les éléments dans un contexte; les résultats actuels sortant de cet ensemble par rapport à ceux souhaités; les caractéristiques systémiques en jeu et les possibilités d’actions de levier, on apprend à redessiner les contextes pour les résultats et les avenirs souhaités. La pensée systémique, dit Senge, n’implique pas d’ignorer la complexité du détail. Elle implique plutôt d’organiser la complexité du détail en une version cohérente afin de déceler les sources des problèmes et les façons d’y remédier de façon durable.

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Intelligence collective

Tout contexte se trouve façonnée d’une certaine manière grâce à notre pensée collective. Et si le contexte génère des problèmes, « on ne peut pas résoudre un problème avec la même pensée que celle qui l'a créé », selon les célèbres mots d’Einstein. Alors, pour résoudre un problème, on doit remanier ce contexte en nous interrogeant sur notre façon de penser, nos simplifications, nos valeurs, nos croyances et nos préjugés.

Nous sommes tous animés par un modèle mental qui contrôle insidieusement notre perception des problèmes, nos actions et nos décisions, et produit ce qu’on peut estimer comme étant un point de vue « acceptable ». Il existe néanmoins d’autres points de vue. Personne ne peut raisonnablement prétendre avoir une vue à 360°.

L’intelligence collective consiste à rechercher une vision d’ensemble - l’interprétation collective du contexte. Il faut donc changer son angle de vue, se sensibiliser aux multiples perspectives au sein du groupe, ajuster sa propre perspective au regard des autres opinions révélées, et chercher à entretenir l’harmonie globale de l’ensemble.

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Intelligence de la réalité

La réalité n'est pas lisible de toute évidence dans les faits. Les idées et théories ne reflètent pas mais traduisent la réalité, d'une façon qui peut être erronée. Notre réalité n’est autre que notre idée de la réalité. Morin, 1999.

La vie est un flux. Un flux dont on n’a jamais vraiment le « contrôle total ». Quel que soit le contexte, les réalités évoluent sans cesse, tout comme les complexités qui en résultent. Inutile donc de rester campé sur nos certitudes et nos conclusions. Les incertitudes, les inconnus et les imprévus sont la norme. Ceux qui se préparent aux incertitudes sont mieux équipés pour étudier toutes les options avant de choisir celle qui peut le mieux convenir.

Alors, comment apprendre à penser, à anticiper et à agir ? L’intelligence de la réalité nous invite à nous assurer d’un maximum de diversité pour tout et en toutes circonstances, à nous libérer de l’emprise des certitudes, à avancer par des approximations successives, à accueillir l’ambiguïté sans chercher à la dissiper immédiatement, à comprendre les conséquences potentiellement importantes de nos actions, à encourager une pensée flexible et divergente, à identifier des leviers possibles...

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